Shirley Niclais

Photographie de Romain Pichon-Sintes

D’après L’Inquiétante étrangeté de Sigmund Freud, 1919

Avec Julia Barbosa-Poullain, Clothilde Cazamajor, Jeanne Choffat, Ella Cocset, Elodie Faillenet, Mathilde Garcia, Clémence Hohl, Natacha Legrand, Lucile Leguay, Anne Miniou, Benoit Tipy, Yannis Trophardy et Olivia Xing

Sous la direction de Shirley Niclais

SGACAC, Université Paris-Nanterre

En partenariat avec le Festival MARTO

Intentions

1919-2019 : le texte de Sigmund Freud L’Inquiétante étrangeté a 100 ans. Entre corps flottants dont on ne saurait dire s’ils sont animés ou inanimés et corps fragmentés, dont le morcellement contamine l’espace de la représentation, cette création collective traverse les grands enjeux de ce texte majeur. Entre exposition et performance, l’atelier de recherche-création en théâtre d’objets présente un poème visuel et sonore dont l’enquête interroge, aussi, le rapport à l’autre, à l’étranger…

Projet créé, réalisé, et interprété par : Anissa Bellone, Adrien Breuil, Camille Chopin, Dina El Guebali, Nodira Garfunova, Solène Galvez, Arthur Labarre, Lucie Mazières, Emma Meyer, Sarah Mills, Solène Niess, Mathieu Nonnon, Mathias Rouche, Laurène Sinnappu et Salomé Thiry

Sous la direction de Shirley Niclais

Production ALOE, Université Paris Diderot

En partenariat avec le Théâtre de Gennevilliers - Centre Dramatique National de Création Contemporaine / Direction Pascal Rambert

Intentions

Un vol d'oiseau à la recherche du temps à retrouver et de l'espace à épouser. Un corps à la rumeur grandissante, aux atomes déliés. Une seule respiration, une seule énergie, mais des courants différents qui le traversent et le remuent.

De ce chœur, pas à pas vont s'échapper voix et pensées et donner vie aux figures de cette foule inaliénable. Que se passerait-il alors si tant d’âmes sensibles et créatives ne devaient pas un jour quitter leurs douces patries ; combien d’œuvres le voyage n’aurait-il pas vu naître ; combien de récits, éteints quoique jamais consumés, n'auraient pu s'exalter ?

Voilà bien ce que nous voulons découvrir. Respirez notre souffle; Buvez nos souvenirs; Jaillissons d’un chaos, animés de bruissements infinis.

Marchons dans les pas de ceux qui nous ont précédés, vagabonds ou flâneurs, Relions les traces invisibles de ces vies éclatées. Courons à leur recherche, allons les retrouver, courons toujours plus vite pour ne pas perdre pied, laissons-nous transporter là où on n'a jamais été. Allons à pieds sous la scène pendante, noire d'un sens évoqué, mais déjà étiolé, fibre des fibres et fil dans la rumeur. La voilà qui nous emporte et dans les fonds voilés et tièdes du décor, n'entendez-vous pas encore la sourdine de son rire qui raille nos transports et s'amuse de nos délires ?

Ensemble, redonnons leur sens aux mots usés devenus bruits creux et rhétorique l'oreille est à prêter aux zones de turbulences. Tentons de déchiffrer les humaines histoires dans la mare migratoire. Pensons à tous ces chemins parcourus, ces destins confondus. Combien se sont perdus ? Combien ont erré ? Combien se sont arrêtés ?

Atomes, nous gratterons la matière en épiderme ; l'histoire commence au premier pas.

Documentaire réalisé par Aurélien Mélior à partir des derniers jours de répétition.

Projet porté et interprété par : Marie-Lou Agostini, Lucie Bach, Jessica Crochot, Mariam Dosso, Clara Ferrand, Linda Guessoum, Emeline Jet, Lila Kambouchner, Mélodine Lascombes, Elisa Lecuyer, Mélanie Lesourd, Anna Lévy, Tamara Lipszyc, Danilo Lovisi, Néla Mariani, Lola Nordmann, Flora Ricadat, Juliette Rousseaux, Lissania Sam, Caroline Serrazin, Mathilde Tourné et Célia Ziani.

Sous la direction de Shirley Niclais

D’après le mythe des Sept dormants d’Ephèse, et « 24/7, Le Capitalisme à l’assaut du sommeil » de Jonathan Crary.

En partenariat avec l’Université Paris Diderot

Et avec le Théâtre de Gennevilliers – Centre Dramatique National de Création Contemporaine / Direction Pascal Rambert ; Crossing Stages – Projet européen le centre du sommeil de l’Hôpital Bichat à Paris (Pr. Marie-Pia D’Ortho) ; le Service Culture de l’Université Paris Diderot.

« Le sommeil dévore l'existence, c'est ce qu'il y a de bon. »

Chateaubriand, Les Mémoires d’outre-tombe

Intentions

Les Sept Dormants d’Éphèse ont dormi 309 ans. J’ai perdu l’idée que j’avais le choix : d’aller plus vite moins vite : que mon système est le seul : qu’il y a un contre modèle, d’autres rythmes que le nôtre.

Nous nous sommes abandonnés : rejet privation résistance abandon : nous avons faim. Civilisée, esthétisée, la fourchette a remplacé la pointe de nos doigts.

On me force à ingérer : informations, images, savoir, sens. Produis et tais-toi. Ne perds pas ton temps.

Winnie de Beckett à cause de l’accumulation : enterrée jusqu’au cou.

Soumission à toutes les formes d’ingestion : j’ingurgite. Je suis ce que je mange. Je mange ce que je suis.

Nous voici dans les entrailles, au coeur du système. Un système comme des systèmes comme le Système. Digestif plutôt que répressif. Digestif plutôt que productif. Le théâtre ouvre ses portes et ses couloirs s’épandent. Organiques, huileux, lascifs, épuisés, relâchés nos corps s’y répandent.

Performance unique. Prise de position. Prise de temps. Digestion est un, deux, trois tableaux vivants portés par un mythe qui veut dire : attends.

Un projet porté et interprété par : Arthur Baldensperger, Vincent Blanot, Edgard Chenest, Solenne Daviau, Maïlys Ducos, Camille Fritsch, Valérian Goth, Elvira Hsissou, Mélanie Kuszelewicz, Théodora Le Meur, Thalia Louca, Emma Menetrey, Perrine Meriel, Lucile Patra, Daria Porokhovoi, Laurence Srour, Maïwenn Tacher et Guillaume Taurines.

Sous la direction de Shirley Niclais

D’après « Des Espaces autres » de Michel Foucault, 1967

En partenariat avec l’Université Paris Diderot

Et le Théâtre de Gennevilliers – Centre dramatique National de Création Contemporaine / Direction Pascal Rambert.

« En général, l’hétérotopie a pour règle de juxtaposer en un lieu réel plusieurs espaces qui, normalement, seraient, devraient être incompatibles. Le théâtre, qui est une hétérotopie, fait succéder sur le rectangle de la scène toute une série de lieux étrangers. »

Michel Foucault, « Des Espaces autres »

Intentions

Le théâtre n’est peut-être pas seulement ce grand rectangle de la scène, mais aussi tout ce qui l’environne, le parcourt, le construit, le déconstruit. Ensemble, nous allons déambuler, explorer, transiter, visiter. Revenir ? Peut-être. Mais le lieu dans lequel on revient peut-il être encore le même ? Nous sommes revenus au théâtre, l’avons interrogé.

Le plateau n’est plus ce seul lieu réel qui juxtapose les espaces. Le labyrinthe devient le mot d’ordre : prenons les portes, traversons les tunnels, passons les seuils.

Ce projet est né d’une réflexion multiple et protéiforme : textes dramatiques, chant, danse, vidéo… Çà et là, on y retrouve les chambres de l’enfance, les asiles, forêts profondes, mais aussi les maisons closes qui habitent la pensée de Foucault.